La faillite du système Vermeersch
Le Brussels n’a jamais été aussi proche de la... D3 !
MOLENBEEK Janvier 2003-février 2011 : dix saisons pour que le matricule 1936 du FC Brussels revienne à la case départ. Présidé par l’omnipotent Johan Vermeersch, le club molenbeekois né sur les cendres du RWDM n’a pas connu beaucoup d’heures de gloire en l’espace de dix campagnes. Tout au plus retiendra-t-on le sacre au printemps 2004 en D2 et une demi-saison (2005) sous la conduite d’Albert Cartier en D1. Pour le reste, le cercle du stade Machtens s’est surtout distingué par ses... problèmes.
Lanterne rouge de D2 à l’hiver 2002/2003, le Brussels a, aujourd’hui, un peu plus d’un pied en... D3. À onze matches du terme de la saison, les Rouge et Noir comptent cinq unités de retard sur Turnhout. La tâche du nouvel entraîneur, Michel De Wolf, ressemble un peu à une mission impossible quand on s’arrête sur le fait que Jean-Paul Lutula et ses potes n’ont engrangé que cinq succès lors des 23 premières journées.
Une situation réellement étonnante ? Pas vraiment ! Il démontre de la plus belle des manières la faillite du syst ème Vermeersch ! Qu’à l’été 2002, le plus célèbre entrepreneur de Ternat ait fait en sorte qu’on joue toujours au foot au stade Machtens est une chose que tout le monde lui reconnaît bien volontiers. Mais depuis lors, le seul et unique décideur du club a pris mauvaise décision sur mauvaise décision et commis bour- de sur bourde.
Il a consommé non moins de onze entraîneurs en dix campagnes : Danny Ost (il a réussi avec brio plus tard à l’Olympic, Eupen et maintenant Tubize), Harm van Veldhoven (il fait la nique aux grands du championnat batave avec un Roda au petit budget), Emilio Ferrera (élu notamment meil-leur coach étranger en Grèce), Robert Waseige, Albert Cartier, Franky Vander Elst (en tête de la... D2 avec Lommel), Patrick Wachel, Christophe Dessy, Chris Van Puyvelde et maintenant, Michel De Wolf.
Sans parler des dizaines de joueurs, pour ne pas dire plus, qui ont enfilé le maillot. Certains ont été jetés comme des malpropres avant de réussir une belle petite carrière (Nong). D’autres sont partis sans rapporter le moindre euro (Gorius, Kouyaté, Werner, Le Postollec...) et cassent aujourd’hui la baraque. Rares furent de réelles réussites sportives et financières (De Camargo et Veselinovic).
“Le président ne récolte que ce qu’il a semé” , assène Alan Haydock. “Nombreux ont été les entraîneurs et joueurs de qualité qui sont passés par le Brussels. S’ils sont payés comme professionnels pour prester, il faut pour cela être placé dans de bonnes conditions et être soutenu en interne. Ce fut rarement le cas. On en arrive même à des situations où on évolue avec la peur de mal faire dans la mesure où le président ne s’est jamais gêné pour descendre tout le monde sur la place publique !”