FC Brussels : le début de la fin
C’est la déliquescence au sein du club molenbeekois
C’est l’histoire d’un club sympa et attachant qui, faute d’avoir été dirigé comme il le faut depuis quelques années, pique du nez. C’est sans entraîneur et des joueurs sous contrat mais impayés que le Brussels “prépare” l’avenir. Les supporters en ont marre et ils ne sont pas les seuls.
Le Brussels a des procès sur le dos. Plusieurs. Ça vous le saviez probablement. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que les joueurs n’ont plus été payés depuis plusieurs mois et que s’ils décidaient d’entamer des démarches, ils seraient légalement libres... Sans parler d’une licence obtenue de manière litigieuse (plusieurs dossiers en cours, notamment les cas Gorius, Haydock et Zanzan, n’ont pas été réglés, contrairement à ce que le club a fait croire). En gros, à un mois de la reprise, le club n’a pas de coach, plus de T.2 puisque Christian Rits est parti et pour composer son équipe, il doit miser sur des joueurs qui n’ont plus envie de jouer dans cette pièce comique. Ambitieux...
AUCUN PROFESSIONNALISME
Johan Vermeersch affirme vouloir laisser
la présidence à quelqu’un d’autre.
Info ou intox ?
Qu’est-ce qui peut bien expliquer la chute aux enfers de l’ancien pensionnaire de D.1 ? Pour répondre à cette question, il faudrait des heures et des pages entières même si la raison principale est le manque de professionnalisme. Johan Vermeersch est évidemment au sommet de la pyramide et est, à juste titre, le plus critiqué. Ces derniers mois, il s’est défendu en affirmant “avoir pris du recul, délégué et confié des responsabilités.” Le problème, c’est qu’au final, c’est toujours le payeur qui est le décideur. Thierry Dailly a dû tenter de construire un paquebot avec des allumettes et s’en est très bien tiré. Les renforts qu’il a attirés au club auraient même pu ramener de l’argent dans les caisses mais au Brussels, même lever une option est un problème chronique. Le manager bruxellois négocie depuis des semaines avec différents entraîneurs et joueurs pour lancer la saison 2012-2013 mais il se heurte à une fin de non-recevoir et donc le club est en hibernation. Mal entouré donc, Johan Vermeersch, on vous le disait. Voire pas entouré du tout. Peut-être volontairement pour pouvoir tout garder sous contrôle. Un secrétariat négligé, un site internet moyen, des sponsors qui fuient le club, des joueurs qui se heurtent à des huissiers... Il nous est même arrivé, lors des soirées d’après-match, d’être arrêtés par des pro-Vermeersch, noyés dans leur verre d’alcool, qui pleuraient leur ras-le-bol. Il y a quelques mois, des repreneurs qataris, issus de la famille de Nasser Al-Khelaifi (PSG) s’étaient présentés au club. Résultat de l’opération : une visite expresse du stade et plus de nouvelles ensuite... La commune de Molenbeek Saint-Jean tolère elle aussi de moins en moins que son image soit égratignée de la sorte. Souvenez-vous il y a quelques mois quand Electrabel avait coupé l’électricité du stade et que c’est... Thierry Dailly qui avait réglé l’addition de 5.000 euros de sa cassette personnelle pour que le dossier soit arrangé. Il y a quelques mois, le président du White Star Woluwe, Michel Farin, avait évoqué le déménagement de son club à Molenbeek pour qu’il puisse continuer son expansion. Et s’il n’avait probablement pas utilisé le bon moyen de communication pour le faire, reste que son idée est bonne. Cela avait bien marché il y a presque quarante ans, pourquoi pas cette fois ? Sauf que Johan Vermeersch, bien qu’il affirme être prêt à remettre son club, ne l’est pas. Il y a des cadavres dans chaque placard et abdiquer sur un échec, c’est un coup dur. Le “boss” de Ternat a fait de très bonnes choses par le passé, aucun doute là-dessus. Sans lui, il n’y aurait plus de foot à Molenbeek. Mais là, ça sent la fin. Et la D.3.
5 questions à Thierry Dailly
1. Pouvez-nous dire ce qui se passe actuellement au Brussels ?
Pas grand-chose, malheureusement. Nous avons eu plusieurs réunions au terme desquelles le comité a proposé la venue d’un nouveau président. Toute personne est la bienvenue...
2. Le départ de Johan Vermeersch serait-il une bonne chose ?
Je pense en tout cas que ce serait une bonne chose qu’un vent nouveau souffle sur le club. Un autre président apporterait de nouvelles idées et de nouvelles perspectives. Depuis quelques mois, tant les supporters que d’autres personnes demandent un changement. Le moment est peut-être venu et je soutiens la démarche du président actuel et du comité.
3. Le départ de Johan Vermeersch est-il vraiment envisageable ?
Dans le football, tout est possible...
4. Mendy est parti. Haghedooren aussi. Ça vous fait quoi de voir votre travail gâché ainsi ?
C’est douloureux et je le vis très mal. Mendy était un super joueur et on voulait le garder... Romain, lui, était très important dans le groupe et il avait des qualités. Cela étant, tout le monde est remplaçable.
5. Quel est votre avenir personnel ?
Je n’en sais rien. Je fais le point et je prendrai une décision dans les jours qui viennent. Deux ans dans une structure pareille, c’est assez. C’est même invivable.