Agresseurs en aveux... et libres
(25/02/2009)
La justice a estimé que Ilias, Yassin, Younes et Mohamed en étaient à leur premier méfait...
BRUXELLES Pour Sabine, la maman de Marc, 13 ans, libérer les quatre agresseurs de son fils pour unique motif que c'était leur première agression, c'est tout simplement un scandale. Autant dire tout de suite que la justice leur a donné "un bon pour recommencer".
Marc avait été agressé en plein après-midi sur le plateau du Heysel, à Bruxelles. "Il était avec quatre copains, deux filles, deux garçons", explique sa maman. "Le groupe était séparé. Mon fils marchait avec son ami, juste derrière les trois autres".
Ilias, Yassin, Younes et Mohamed, âgés entre 15 et 17 ans, sont arrivés droit vers Marc et son copain. "Ils avaient sûrement vu le GSM. Ils sont arrivés et ont exigé le téléphone de Marc".
Marc, sportif, a résisté. "Il y tenait, c'était un cadeau." Les quatre voyous ne l'ont pas entendu de la sorte. "Ils ont sauté sur mon fils. Il est tombé à terre. Il n'a rien pu faire". Les amis de Marc ont voulu intervenir mais ils ont été menacés.
C'est donc impuissants qu'ils ont assisté au passage à tabac de leur ami. "Il a reçu des coups de pied, des coups de poing. Ils lui ont même marché dessus".
Et finalement, les quatre agresseurs ont eu ce qu'ils voulaient : le GSM de Marc ainsi que son argent, 60 euros.
"Son copain, qui avait un vieux GSM, ne se l'est pas fait voler. Il a appelé la police". Quelques instants plus tard, trois des quatre agresseurs étaient arrêtés. "Le quatrième s'est livré spontanément". Confrontés à leurs victimes, ils ont été reconnus formellement. Et interrogés, ils sont passés aux aveux. Et pourtant... ça n'a pas suffi !
Pendant ce temps, Marc était transporté en ambulance à l'hôpital avec de multiples blessures. "Quand je suis revenu au commissariat, les quatre étaient là... ils mangeaient des mitraillettes et des Durum".
Et puis, les semaines ont passé. Marc s'est remis tout doucement de ses blessures et du choc psychologique. "Il refuse d'aller dans certains quartiers et surtout sur les lieux de l'agression. Dans le métro, il se méfie tout le temps".
Et les agresseurs ? "N'ayant plus de nouvelles, j'ai appelé le parquet de Bruxelles" Et là, surprise ! "On m'a dit qu'il n'y avait aucun suivi. Qu'étant donné que c'était leur première agression, il n'y avait pas de poursuites".Sabine n'a donc pas été remboursée des frais d'ambulance, d'hôpital et le GSM n'a pas été restitué ni remboursé ! "Et le pire, c'est que je croise ces jeunes régulièrement à Bockstael".
Emmanuelle Praet
La Dernière Heure 2009