Football: Alan Haydock va disputer son dernier match
Août 1995-Mai 2010. 15 ans de carrière pro s’achèvent pour Alan Haydock. Un choix volontaire pour tourner le dos à une vie où il a tout connu: la coupe d’Europe, la victoire en coupe de Belgique, les descentes, les montées et les blessures. Ciao, Alan!
Autant le dire tout de suite, cela nous fait tout drôle de parler de sa fin de carrière. Moi qui ai assisté à son premier match (et premier but...) en D1 en 1995. Alan Haydock n’est pas blessé, n’est pas poussé vers la sortie. C’est lui qui, à 34 ans, a délibérément choisi de tourner le dos au foot pro alors qu’il aurait pu rempiler à Tubize, qui restera son dernier port d’attache après le RWDM, La Louvière et le Brussels.
“ Je ne suis ni aigri ni frustré mais cela me trottait dans la tête. La D2, cela n’a rien de comparable avec les années en D1 (NDLR: il y a joué 276 matches). Depuis ma fracture du tibia au premier tour, cela commençait à peser. Je me sentais moins motivé et, pour tout dire, je commençais à m’ennuyer. ”
Il a d’abord nourri quelques idées de reconversion avant d’obtenir un job (cfr ci-contre) en or. “ J’ai consulté ma famille et quelques amis et tout le monde m’a dit’’vas-y fonce!’’ Pas un ne m’a dit que j’étais con d’arrêter de jouer. Ma femme Isabelle était d’ailleurs contente quand je lui ai dit que ma décision était prise. Je ne nourris aucune rancœur mais le milieu du foot a beaucoup changé. J’ai beaucoup donné et j’ai parfois davantage pensé aux autres qu’à moi. ” Les années RWDM et Brussels défilent forcément. La victoire en coupe de Belgique avec La Louvière aussi.
“ Je n’ai jamais regretté mes choix. Le jour de la victoire en finale de la coupe de Belgique, j’ai annoncé que j’allais au Brussels... qui était en D2. Je sais que ma vie va changer. On m’a prévenu mais j’ai besoin de faire autre chose. De vivre dans la “ vraie ” vie. J’ai toujours eu les pieds sur terre et ne me suis jamais pris pour une star. D’ailleurs, je n’ai jamais touché des salaires de 10.000 € par mois. J’ai géré mon argent et le décalage avec la vie “ normale ” ne sera pas trop important. ”
Nous confirmons: Alan ne s’est jamais pris pour Maradona. Souvent, nous le taquinions sur ses “ gestes ” techniques mais ce n’est pas un hasard si tous ses entraîneurs l’ont aligné.
“ Ma fierté, c’est ma durée en D1. Bien sûr, j’ai connu des joueurs beaucoup plus doués que moi mais où sont-ils aujourd’hui? J’ai toujours été très conscient de mes qualités et de mes défauts. Si j’avais été meilleur, des clubs du subtop m’auraient contacté. Ce ne fut pas le cas et je ne m’en offusque pas. Je n’ai jamais été un joueur qui cherchait à partir d’où il était. J’ai rapidement compris les us et coutumes du foot pro. Quand vous démarrez votre carrière avec les Rosez, Jacob, Vandersmissen, Nassen et Vandereycken; vous êtes tout de suite dans le bain. ”
La Capitale 30.4.2010